En haut et autour de la Cannebière, dans les dédales des rues des 4ème, 5èmeet 6ème arrondissements, s’égrènent de jolies rues aux petits immeubles à trois fenêtres qui créent un rythme urbain vertical bien particulier.
Ces constructions spécifiques ne sont pas dues au hasard.La ville connait dès la moitié du 19ème siècle un essor très rapide. Le commerce lié aux colonies, donc à l’activité portuaire, a fait venir une nouvelle population. Alertée par une pénurie de terrains dés 1847, Marseille a dû y pourvoir en inventant un urbanisme adapté.
De là sont nés ces petits immeubles de 7 mètres de large, réalisés en torchis fait de tout venant puis crépis. Un seul appartement par étage, pas de murs porteurs, des sols en tomettes rouges, à l’arrière une vue sur cour ou jardin, l’idée a fait mouche. Ils créent une homogénéité qui fait du bien, dans une ville où l’urbanisme n’est pas forcément de mise ! Dotés parfois de balcons travaillés, avec leurs fenêtres tout en hauteur qui se referment sur des persiennes de bois, ils suivent les pentes de la ville avec des hauteurs fantaisistes. On y accède par quelques marches ou par une boutique-atelier du rez-de-chaussée aux grands volets de bois.
Allez vous promener dans le quartier du Camas, boulevard Chave ou Eugène Pierre dans le 5ème et posez-vous sur une terrasse. Le charme opère immédiatement !
C’est un Marseille calme et moins connu, où nombre d’artisans, de petites familles, de trentenaires en quête d’authenticité déposent leurs valises, loin du raffut du Vieux Port… Avec leurs épiceries bio, leurs commerces de bouche raffinés, leurs petits cafés et pâtisseries artisanales, leurs ateliers en tous genre, voilà des quartiers qui racontent aussi Marseille, de façon plus intime !